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Prix d’Architecture 2008 – Institut Grec d’Architecture
Le Nouveau Quai de Thessalonique est un site linéaire, d'une largeur restreinte et d'une longueur de 3.5 kilomètres. Un constat qui traduit exactement le caractère singulier du front de mer, ruban qui se déploie sur la frontière fragile et emblématique entre la terre ferme et la mer, entre le paysage artificiel et naturel. L'intervention indissociable de la substance naturelle, de la présence de l'eau, de la fugitivité des phénomènes naturels, en prend les couleurs, n'existe que parce qu'elle s' y confond. Elle ne peut en aucun cas en devenir la rivale, mais seulement tirer de cette confrontation un peu de la fascination constante que procurent le ciel et la mer.
C'est pour ces raisons que l'idée fondatrice de la proposition se base sur la préservation du caractère unitaire et familier du lieu et sur la permanence de sa linéarité.
—Parcours linéaire - chambres vertes et interventions ponctuelles.
Le site du Nouveau Quai de Thessalonique met en avant deux éléments forts, la promenade le long de la mer et les chambres vertes. Ils constituent les paramètres fondamentaux de la proposition.
La promenade à la frontière de la terre et de la mer, l'allée piétonne linéaire et continue, le champ de vision ouvert et sans obstacle, le sentiment de l'infini avec la présence constante de l'eau, la ligne d'horizon qui parfois sépare le ciel et la mer ou parfois les confond.
La promenade est un espace unitaire jusque dans le choix des matériaux (béton désactivé). La piste cyclable y est rendue lisible par un marquage au sol et des points lumineux. La seule variante est introduite à la lisière du quai, où la frontière avec l'eau est soulignée par un sol en bois. La plateforme en bois est un lieu idéal pour la promenade, sans rupture ni obstacle. Le piéton y jouit de la lumière, de l'ouverture, dans un espace exceptionnel à la frontière avec l'eau. A la lisière des jardins, le mail procure l’ombre indispensable pour se promener et s’asseoir les jours d’été, les pins évoquent la mémoire du bord de mer d’autrefois. Depuis la mer ils contribuent à donner une image unitaire à la façade maritime.
Les chambres vertes, ouvertes sur la mer, intimistes, protégées d'un filtre, métaphore urbaine de la campagne grecque ou plus structurées, forêt et végétation de sous- bois, paysage aquatique, se succèdent de façon thématique. Les méandres d’un parcours fragmenté, ponctué d’estaminets, les traversent et les relient. Elles sont parfois l’occasion de nouveaux usages ( espaces pour des petits concerts et expositions de plein air), elles constituent un lieu qui peut exister jour et nuit et être aussi un outil culturel de plein air. Leurs limites latérales sont définies par le prolongement des axes urbains majeurs, perpendiculaires au quai. Ces allées intermédiaires bordées de platanes constituent l’articulation du tracé urbain actuel avec le quai, créant ainsi autant de visuels depuis la ville vers la mer et l’horizon. Mouvement de terrain, utilisation des végétaux ou clôture, contribuent par endroits à atténuer les nuisances causées par la présence du boulevard qui longe le nouveau quai, tout en essayant de l’intégrer à la scénographie du paysage, en ménageant des vues vers la mer par delà les jardins.
La rive
La linéarité, la continuité, l'ouverture sur l’horizon que constituent les atouts majeurs du Nouveau Quai sont accentués par la plateforme en bois à la lisière de l'eau.
Le Quai est un site idéal pour se promener, sans obstacles ni ruptures. Le «promeneur» jouit de la lumière, de l'ouverture sur le paysage maritime, en parcourant un cheminement ininterrompu sur cette ligne singulière à la limite de deux éléments contrastants : la fermeté du sol compact – la mobilité et la clarté de la mer.
Le sol du Nouveau Quai, de la Tour Blanche jusqu’au Palais de la Musique est traité de manière unitaire, sans hiérarchies ni variations sur toute sa largeur. Le sol dur préexistant a été remplacé sur tout le linéaire du quai, par un béton désactivé. Ce traitement se différencie seulement à la lisière où le Quai rencontre l’eau. L’usage d'un sol en bois bangkirai tente de qualifier cette frontière entre la terre et la mer.
De l'autre côté, il existe une autre alternative de se promener à l'ombre. Ce cheminement où des bancs sont installés parmi les arbres, est très agréable les mois d’été et très apprécié des gens âgés. L’allée d'arbres fonctionne comme une limite – un filtre entre les deux composants distincts du Quai : le quai et les espaces verts. Elle constitue une allée bordée d'arbres et contribue à créer l'image unitaire d'une façade maritime.Le jardin du son
Le jardin du son se caractérise par une forêt d'arbres de hautes
tiges, qui sont plantés suivant une trame, sur un sol végétal. Cette
forêt organisée ne dissimule jamais la vue vers la mer. A deux endroits
sont implantées deux pergolas, deux espaces introvertis et calmes qui
contrastent par leur traitement minéral et stable, avec un environnement
changeant qui suit la marche du temps et le rythme des saisons. Le
jardin est délimité d'un coté par un canal d’eau parallèle au bord de la
mer. Du coté opposé sont plantés de manière linéaire des roseaux qui,
soumis au moindre souffle de vent ou au déplacement d'air provoqué par
le trafic des voitures, bougent et produisent un son particulier. Le
long du parcours qui traverse le jardin, sont placés des jeux qui ont un
rapport avec la son ou la musique.
Le jardin des roses
Ce jardin est structuré comme un laboratoire éducatif concernant
les plantes d'ornement, leur entretien, leur cycle de vie. Il constitue
un cadre idéal pour les excursions scolaires. A l’intérieur du jardin se
trouvent une aire d’enfants avec des jeux spécifiques et même adaptés
aux handicapés ainsi qu'un kiosque. Le jardin des roses combine
l’introversion et la transparence grâce au filtre créé par la structure
en bois à son périmètre.
Le jardin de la mémoire
A cette séquence du Nouveau Quai, le jardin de la mémoire fait référence à la ville oubliée, révèle un segment de l'ancienne limite entre la terre et la mer par la matérialisation d'une percée sur le front de la mer vers l’édifice de la Banque Nationale. Le jardin de la mémoire est par essence un espace vide, une « fracture » relative au passé de la ville. La perspective est accentuée par deux éléments : la plantation de deux alignements d'arbres en bordure du jardin, qui dramatisent la relation avec le bâtiment de la Banque Nationale, l'idée d'ouverture ou de fracture et le sol dur uniforme avec ses parterres de végétation basse disposés suivant une trame régulière.
La structure du jardin évoque, dans un deuxième temps, les
nuances légères de la mémoire, qui ne sont pas composées simplement des
images, mais aussi des sensations diverses comme les sons ou les
parfums. Les parterres du jardin de la mémoire contiennent tous, une
variété chaque fois différente de plantes aromatiques, (origan, thym,
menthe, romarin, marjolaine, lavande), ils évoquent grâce aux phénomènes
de la mémoire, des paysages ou des aromes oubliés.
Le jardin de l’eau
Dans ce jardin, l’eau est l’élément principal qui organise et compose l’atmosphère générale. Les bassins se trouvent 80cm plus bas que le niveau du Quai. Le long du jardin, à la limite avec le Quai, une pergola en bois crée une zone d'ombre et devient une espace idéal pour des expositions de plein air. Dans les plans d’eau on peut suivre le cycle des espèces hydrophiles (nénuphars, iris et roseaux). Un mur d'eau se développe sur tout le linéaire du jardin, à la limite avec le boulevard et le bruit de sa chute en attenue les nuisances. Un kiosque se situe entre les plans d'eau et les pistes de skateboard. La présence permanente de l’eau crée une atmosphère agréable et fraîche, particulièrement les jours d’été.
Le jardin de la musique
Le jardin de la musique se situe dans un espace triangulaire à cote du Palais de la Musique. Sur le pourtour d'une clairière triangulaire, des alignements d'arbres organisés sur un sol dur créent des allées ombragées à la limite du jardin. Au centre, sont disposées trois plateformes en bois de diamètre différents. C'est un espace idéal pour organiser des petits concerts en plein air et les plateformes peuvent être utilisées comme pistes de danse. Le tracé du jardin de la musique s'adapte au virage que prend le Quai à cet endroit. Sa géométrie et son organisation spatiale permettent simultanément de retrouver une relation directe avec le tissu urbain et de prévoir en conséquence, la possibilité d'un aménagement futur du parvis du Palais de la Musique et une continuité pour la partie du Quai qui se situe au delà.
Réaménagement du Nouveau Quai de Thessalonique / Thessalonique | |
Concours européen | |
Concour | 2001 |
Maitre d’ouvrage | Municipalité de Thessalonique |
Etude | 2001–2005 |
Chantier | 2006–2008 |
Etude urbaine-architecturale |
Prodromos Nikiforidis Bernard Cuomo Atelier R. Castro - S. Denissof |
Consultants |
Paraskevi Tarani Efi Karyoti |
Collaborateurs |
I. Dova E. Zografou D. Pavlopoulou N. Karakosta N. Mpiskos S. Nikolakaki G. Skiadopoulos |
Consultant sur l’acoustique (concours) | N. Mparkas |
Etude statique |
Iakovos Lavasas Maria Stefanouri |
Collaborateurs |
P.Zervas G. Nikolaidis L. Deda F. Papapetrou |
Etude fluides |
Dimitris Mpozis Panagiotis Kikidis et collaborateurs E.P.E. Gerasimos Kampitsis |
Collaborateurs |
D.Kalofolias D. Iliadis A. Fouki F. Moshopoulou K. Nteni A. Savvopoulos |
Etude paysagère | Iloriki E.E. – Fotis Fasoulas |
Collaborateurs |
A. Zachariadis C. Karachristos |
Etude géotechnique | Evaggelos Vassilikos |
Consultant | T. Papaliagas |
Supervision du projet |
Konstantinis Belibasakis Maria Zourna Smaro Theodoridou Katerina Bletsa Sevasti Laftsidou Eleni Fountoulidou Dimitrios Katirtzoglou Dimitrios Sotiriadis |