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Thessalonique La place Aristote, la rue Aristote et la place de la Société des Nations
Réaménagement de la place et de l’axe d’Aristote
A une époque où les villes qui bénéficient déjà de bien plus d’espaces verts que Thessalonique, éprouvent la nécessité d’en créer de nouveaux et plantent des centaines de milliers d’arbres: Madrid, Milan, Paris, Barcelone et bien d’autres, en cette période de pandémie et de changement climatique, nous estimons qu’il est indispensable d’augmenter considérablement à Thessalonique la surface des espaces verts, même dans des lieux où on ne l’aurait pas envisagé auparavant.
Nous souhaitons donner à cet axe urbain un caractère unitaire, tant dans le choix des matériaux et le traitement du sol que dans l’ambiance générale du lieu. Nous voulons donner de multiples possibilités aux utilisateurs de l’espace public dont l’usage est particulièrement important à Thessalonique et nous souhaitons que l’axe d’Aristote ne soit plus seulement un lieu de passage, mais qu’il invite les utilisateurs à s’y attarder et à s’y acclimater.
L’entité que constitue l’Axe Aristote comprend la place Aristote, la rue Aristote et une nouvelle place, nommée place de la Société des Nations en hommage à Ernest Hébrard. Ce projet illustre le double caractère de la ville qui s’exprime à la fois dans la clarté de la composition et dans la multiplicité des fonctions commerciales.
Le traitement unitaire du sol se développe depuis la rue Egnatia sans interruption jusqu’a la mer. Aux croisements des rues Ermou, V. Heraklion, Tsimiski, Métropoleos et Nikis, il se déploie sans interruption ni différence de niveau.
C’est un espace unitaire, une promenade bordée de bâtiments remarquables dont les teintes entrent en résonnance avec le choix chromatique du sol, pour une promenade agréable sous un beau ciel, avec comme perspective le Golfe Thermaïque et le Mont Olympe. Le sol est traité à la manière d’une mosaïque composée de dalles de différentes tailles et de nuances issues d’une teinte qui s’harmonise avec celle des bâtiments.
La place de la Société des Nations est une place dédiée exclusivement au piéton, un théâtre multiculturel, avec de nombreux arbres, une végétation basse, une « agora » au centre des marchés couverts de Thessalonique. Un espace bordé de part et d’autre par une allée d’arbres, est délimité par un système linéaire de bancs. Il a pour vocation d’être un espace vert qui combine lanières minérales et lignes végétales et renforce l’idée d’une ville qui respire enfin. Nous y supprimons l’arrêt, le passage des bus et de tout autre véhicule. La station de bus est déplacée à proximité du futur accès au métro de Sainte Sophie, débarrassant ainsi ce nouvel espace des nuisances liées au trafic.
En ce qui concerne la rue Aristote nous proposons un système ouvert et sans obstacle. Au sol un pavage conçue comme une mosaïque composée d’éléments de différentes dimensions et d’un jeu de variations de la teinte, fait référence au passé et à l’avenir de la ville. De part et d’autre, un alignement d’arbres cadre la perspective. A l’ombre, sont installés à proximité des péristyles, des espaces plantés où se situent les bancs. D’une échelle plus domestique et plus adaptée au repos et au confort des piétons ils s’adressent par ailleurs aux clients des boutiques adjacentes.
L’ambiance est inattendue, l’horizon est perçu différemment, le ciel et les bâtiments contribuent au nouvel effet de cadrage dans une perspective désormais ouverte, à l’usage des piétons.
La place Aristote est la place principale de Thessalonique, une place qui dialogue avec la mer, le Golfe Thermaïque et le Mont Olympe. Une double allée de part et d’autre de la place dont les arbres suivent le rythme des colonnades, délimite un espace libre en partie centrale. On y retrouve le même calepinage (la mosaïque) auquel est associé le rythme des colonnes, dont la trace se prolonge et se multiplie jusqu’à devenir grâce à leur matière (le marbre clair) et l’augmentation progressive de leur diamètre, le matériau dominant au centre de la place.
Par temps chaud, une nappe de brume rafraichit le centre de la place. C’est ainsi que depuis le sol, se développent des dizaines de nuages de brume qui créent une atmosphère de fête, car la grande place centrale d’une ville outre son rôle de représentation doit avoir un statut de lieu de spectacle qui magnétise petits et grands et invite au jeu et à la communication.
Conformément au cahier des charges du concours, nous n’avons prévu aucune intervention dans la mer et au-delà de la limite du quai.
La proposition vise à offrir dans l’espace public une pluralité d’ambiances et de fonctionnalités en créant une variété d’atmosphères et d’alternatives qui répondent à toutes les situations et aux besoins des utilisateurs : espaces ouverts/fermés, extravertis/introvertis mais aussi en associant les principes complémentaires, la coexistence ou la possibilité de s’isoler.
La place Aristote, dans sa forme actuelle, est très largement discréditée par la l’occupation abusive et incontrôlée des terrasses de cafés et des structures anarchiques qui y sont liées (estrades, protections contre le soleil et les intempéries). Il va de soi que si cette question n’est pas abordée ou si elle est envisagée avec des solutions floues ou provisoires, au lendemain du réaménagement, le même problème surgira à nouveau et surement de façon plus agressive. Nous savons tous que ce type de réaménagement incite à l’excès, la prolifération immodérée des terrasses de cafés et de restaurants. Ce n’est pas seulement une question de protection contre le soleil, car en hiver, chaque terrasse sera inéluctablement fermée de tous cotées et si ces éléments de protections ne sont pas prévus dans le projet et homogénéisés, ils donneront à nouveau à la place, cet aspect chaotique quelle connait déjà. Nous proposons donc des pergolas légèrement surélevées dont les persiennes qui ont la possibilité de se fermer hermétiquement et des panneaux vitrées mobiles, leur donnent la possibilité en fonction des variations climatiques de fonctionner l’été et l’hiver. Une logique commune à tous les établissements renforce la notion d’homogénéité de la place.
Le végétal fait partie intégrante du concept général. L’usage du végétal et la création de surfaces plantées assurent la transition progressive d’un environnement évoquant le littoral, à contexte plus continental. Nous choisissons des arbres à feuilles caduques: les tilleuls pour la place Aristote, les méliès pour la rue Aristote et les savonniers (Koelreuteria paniculata) pour la place de la Société des Nations, pour leur couleur, leur parfum, leur ombrage en été, mais aussi pour le bienfait des rayons du soleil en hiver.
L’individu est au centre de la réflexion. Au piéton qui peut profiter enfin d’un espace, la nouvelle place de la Société des Nations, dépourvu de toutes les nuisances qu’il connait d’aujourd’hui. A celui aussi qui désormais arpente la rue Aristote avec un horizon dégagé, le long des colonnades et à l’ombre des arbres. Ces espaces ombragés sont propices à l’installation des zones de transition, de repos, où sont situés les bancs en liaison avec les péristyles. Il s’agit d’une promenade sur un sol continu et sans obstacle, sans même de changement de niveau qui s’ouvre sur la place Aristote et sur l’horizon où se dessine la silhouette du Mont Olympe. Sur la place, tout devient possible, chacun trouve sa place dans cet espace démocratique, les allées d’arbres créent la frontière entre les espaces commerciaux, les cafés et les restaurants et le cœur de la place, conçu comme un vaste espace de transition, de repos, de jeu et de contemplation.
Voilà notre vision de l’Axe Aristote!
Réaménagement de l’Axe et de la Place Aristote – Mention | |
Concours d’architecture ouvert, avant projet | |
Année de lancement du concours | 2021 |
Organisateur | Mairie de Thessalonique |
Projet architectural |
Prodromos Nikiforidis Bernard Cuomo |
Architectes collaboratrices |
Dimitra Dolla Elli Chavatza |